🏛️ Un trésor sous les murs : la découverte d’un système de plomberie romain à Nîmes

🏛️ Un trésor sous les murs : la découverte d’un système de plomberie romain à Nîmes
  • Publié le vendredi 9 mai 2025

En 2018, Pierre Lambert, un ancien plombier de 67 ans, s'était retiré dans une vieille bâtisse du centre historique de Nîmes, héritée de sa tante. Passionné par la restauration du patrimoine et fort de ses décennies de métier, il entreprit lui-même la rénovation des lieux, une maison datant, selon les archives locales, du XVIIIe siècle.

Alors qu’il dégageait un vieux mur de la cave pour y faire passer une nouvelle tuyauterie, il tomba sur quelque chose d’anormal : un alignement de tuyaux en plomb et en terre cuite, parfaitement scellés dans une sorte de mortier antique. Intrigué, il décida de ne rien toucher de plus et contacta la direction régionale des affaires culturelles (DRAC), pensant qu’il avait peut-être mis au jour une structure ancienne.

Quelques jours plus tard, une équipe d’archéologues se rendit sur place. Ce qu’ils découvrirent dépassa les espérances : il ne s’agissait pas seulement de quelques tuyaux oubliés, mais d’un véritable système hydraulique datant de l'époque gallo-romaine. Les conduites suivaient un réseau organisé, raccordé à ce qui semblait être un petit réservoir d’eau pluviale — ou même, hypothétiquement, une annexe de l’aqueduc de Nîmes, construit pour alimenter la ville romaine antique.

Les archéologues identifièrent des tuyaux de plomb estampillés, avec des marques indiquant la provenance de l’atelier de fabrication. Cela permit de dater le système entre le Ier et le IIe siècle après J.-C. La technique de fabrication, mêlant plomb et céramique, et le soin apporté à l'étanchéité, témoignaient d’un savoir-faire extrêmement avancé pour l’époque.

Ce type de découverte est rare dans un contexte domestique privé. D’habitude, les vestiges romains sont découverts lors de fouilles préventives ou sous des bâtiments publics. Grâce à Pierre et à son réflexe de ne pas détruire ce qu’il ne comprenait pas, les chercheurs purent cartographier une portion jusqu’alors inconnue du réseau hydraulique antique de Nîmes.

La maison de Pierre fut classée partiellement monument historique et un partenariat fut signé avec un musée local pour étudier, conserver, et valoriser les vestiges. Pierre, bien qu'à la retraite, fut convié à plusieurs conférences pour raconter son aventure, et devint malgré lui un ambassadeur de la préservation du patrimoine invisible.